Pour soutenir l’adaptation, l’atténuation et la résilience aux changements climatiques, l’Afrique appelle, en marge de la COP29, à un nouvel objectif de financement climatique ambitieux d’1,3 trillion de dollars par an.
« Chaque jour, l’Afrique est confrontée aux graves sécheresses et aux inondations dévastatrices qui déciment les récoltes et provoquent les déplacements de millions de personnes. » déclare Lucky Abeng, membre du Forum des jeunes du Commonwealth et jeune activiste pour le climat, lors de la première conférence de presse organisée mercredi 13 Novembre par l’Alliance Panafricaine pour la Justice Climatique (PACJA) à Bakou en Azerbaïdjan à la COP29. Il faut noter que PACJA rassemble plus de deux milles sociétés civiles africaines.
Ces menaces ne sont pas nouvelles pour le continent: « Elles augmentent en intensité et en fréquence. Par conséquent, elles mettent en péril la survie de communautés entières. Ce qui est déplorable, c’est que les réponses mondiales restent faibles. » Indique PACJA qui regrette que les pays développés ne tiennent pas leurs promesses de réduction d’émissions de gaz à effet de serre et leurs engagements financiers : « ils sont vagues ou conditionnels et manquent d’objectifs audacieux. ». Cette inaction est inacceptable, déplore-t-elle.
Le consensus scientifique met en garde contre les défis encore plus grands si la communauté internationale ne réduit pas considérablement les émissions de gaz à effet de serre et ne fournit pas les ressources nécessaires pour s’adapter, poursuit-elle.
Les projections montrent que le PIB de l’Afrique pourrait se réduire jusqu’à 4 % d’ici 2040 et jusqu’à 25 % d’ici 2100 des suites des impacts climatiques si rien n’est fait pour y remédier, ce qui va accentuer la pauvreté et l’instabilité des millions de personnes.
Principales revendications de l’Afrique à la COP29
L’Afrique appelle à un nouvel objectif de financement climatique ambitieux, avec un engagement d’au moins 1,3 trillions de dollar par an.
PACJA dénoncer tout arrangement sous forme de prêts qui: « augmenterait le fardeau de la dette des pays africains et imposerait des conditionnalités qui compromettent la souveraineté des pays.».
Cette alliance est précise quant à la nature du financement: « Ces fonds devraient être principalement versés sous forme de subventions.». Pour plus de transparence, elle exige d’ailleurs des rapports clairs et honnêtes sur les contributions au financement climatique.
Pour supporter le poids des catastrophes climatiques auxquelles les communautés africaines font face, PACJA exige une augmentation urgente des fonds pour les pertes et dommages : « Au-delà des 700 millions de dollars promis. ». De plus les décaissements des fonds devraient être rapides. Elle implore également de faire de Nairobi le siège du Réseau de Santiago sur les pertes et dommages.
Transition juste
Alors que le financement de l’adaptation de l’Afrique est estimé à 387 milliards de dollars par an, PACJA appelle la COP29 à fournir un financement de l’adaptation qui répond aux besoins réels sur le terrain des populations vulnérables, des sociétés et des économies.
Pour cette Alliance, la transition de l’Afrique vers une économie durable devrait être gracieuse, juste et centrée sur les personnes. En commençant par les secteurs essentiels comme l’agriculture, l’eau, la santé et l’énergie.
« On n’atteindra jamais l’objectif de réductions d’émissions de carbones décisives d’1,5°C sans fixer des objectifs ambitieux d’élimination progressive des combustibles fossiles et sans fournir les progrès réalisés sur les réductions des émissions. » juge PACJA. Ajoutant : « les actions prioritaires sur les marchés du carbone doivent être réajustées pour de meilleurs résultats d’atténuation. »
Afin de garantir que les ressources parviennent aux communautés en première ligne, la société civile africaine s’engage, quant à elle, à jouer un rôle central dans le suivi de ces processus.
Il est impératif que nous prenions des mesures audacieuses pour protéger les générations futures des menaces croissantes posées par le changement climatique, conclu-t-elle.